Chapitre I
Une vie heureuse à Camille Amélie. Puis tout bascule…
1975-1990
La résidence Camille Amélie est une imposante villa de style éclectique, aux accents classiques et italianisants, construite à Cannes, à partir de 1887. Elle est l’œuvre de l’architecte Eugène Ricard. Cette propriété réalisée dans un vaste domaine située sur le versant sud de la Californie, comporte une terrasse étonnante, entièrement portée par un crypto portique abritant un nymphée, grotte artificielle de huit mètres de haut comprenant un vaste bassin alimenté par des cascades. Cette salle de fraîcheur, conçue par le paysagiste Lavigne, est couverte de voûtes d’arêtes en briques reposant sur un pilier central sculpté d’un faisceau de roseaux. Cette demeure édifiée sur cet ensemble unique, entre 1887 et 1890, s’élève sur trois niveaux et dispose de très nombreuses chambres et salons ouverts en baies sur la mer. En 1889, elle est agrandie de plusieurs lots achetés sur le domaine voisin de Château Scott permettant d’aménager un vaste et magnifique jardin. En 1948, cette résidence fut partagée en appartements, et le parc est loti.
Nous occupions le rez-de-jardin de cette demeure unique à Cannes, dont le fameux nymphée, partie intégrante à notre appartement, préservé jusqu’à présent, évoque les contes des mille et une nuits…
Située en aplomb du rivage, Camille Amélie s’accordait parfaitement avec nos passions, Gilbert DUPE, auteur d’une trentaine de livres (roman, essais, histoire), y trouvait l’inspiration propice à l’écriture et moi, chanteuse lyrique, j’y trouvais la paix requise pour exercer mon art à mon aise. Tous deux, nous y vivions en fait un bonheur simple, en parfaite harmonie. Notre vie entièrement dévolue à notre fils Éric Gilbert prunelles de nos yeux.
Après le décès de l’écrivain, la vie bascule…
Alors qu’ un protocole d’accord avait été établi pour un partage aimable de la succession Gilbert DUPE – accord transactionnel que le Juge des Tutelles des mineures, par Ordonnance du 22décembre 1990 avait adopté dans son intégralité – tant les intérêts de ladite succession dont l’enfant Eric Gilbert y étaient bien respectés.
Au cours de la réunion du 27 décembre 1990 en l’Etude de Maître Jean-Claude BERTRAND (notaire) le fil de la vie de May DUPE s’embrouille complètement. Elle ne s’était pas rendu compte que ses avocats et notaire, par des mises en oeuvre à l’envers, venaient de la perdre irrémédiablement. Le Protocole d’accord ne sera pas signé et l’Ordonnance du Juge des Tutelles pas exécutée. Camille Amélie fera l’objet d’une vente aux enchères frauduleuse pour régler uniquement la note faramineuse de Maitre Bernard ESTRADIER, avocat qui aura organisé cette cabale judiciaire permettant le détournement de la succession de Gilbert DUPE. Les reliquats du prix de vente de la maison natale d’Eric Gilbert ainsi que les titres bancaires appartenant en propre à sa mère ne lui seront jamais partagés.